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François 1 & Wilmington Charter : A New Look
23 juin 2020

CORRECTION : POINTS DE PASSAGE

Point de passage 1 : Le génocide des Arméniens (p. 286-287)

Présentation du point de passage

Il s’agit dans cette étude de cas, fixée par le programme, d’aborder avec les élèves ce qui est reconnu comme l’un des plus importants génocides de l’Histoire, perpétré en 1915 par les Ottomans. 

Présentation des documents

Document 1

 

Ce document est une caricature britannique de 1895, tirée du célèbre journal satirique Punch, qui montre que le problème de la minorité arménienne dans l’Empire Ottoman est ancien, et que les principales puissances européennes comme le Royaume-Uni ou la France ne souhaitaient déjà pas s’en mêler, en grande partie pour des raisons économiques (cf les « emprunts turcs » dans la sacoche du personnage).

Questions pour les élèves : 

  • Que comprenez-vous sur cette image ?
  • Montrez que la minorité arménienne dans l’Empire Ottoman subit des vexations et des exécutions avant la Première Guerre mondiale.

Document 2

 

Ce document rassemble deux célèbres télégrammes du ministre de l’Intérieur, Talaat Pacha (1874-1921), expliquant aux fonctionnaires qu’il faut exterminer la minorité arménienne. Talaat Pacha, un nationaliste turc, est l’un des principaux instigateurs du génocide.

Questions pour les élèves :

  • Que demande le ministre à ses fonctionnaires ?
  • Pourquoi, selon vous, les Arméniens sont-ils visés par les Turcs ?

Document 3

 

Cette illustration est une photographie de 1916 d’Henry Morgenthau (1856-1946), ambassadeur des États-Unis à Constantinople de 1913 à 1916. Elle montre des corps d’Arméniens massacrés par les Ottomans. Morgenthau essaye, par ses photographies, d’alerter l’opinion publique américaine sur les massacres perpétrés par les Ottomans sur la minorité arménienne. Le génocide commence en 1915 et dure une grande partie du conflit, même si la majorité des victimes sont exterminées en 1915 et en 1916.

Document 4

 

Ce document est le témoignage d’une arménienne victime des persécutions ottomanes, recueilli dès 1915 par les autorités diplomatiques britanniques. Elle montre comment les Ottomans s’en sont pris à son peuple. 

Question pour les élèves : 

  • Par quels moyens les Turcs, majoritaires dans l’Empire Ottoman, s’en prennent-ils aux Arméniens minoritaires ?

Document 5

 

Cette carte de l’Empire Ottoman en 1915-1916 montre les principaux lieux de massacres, mais aussi les lieux de déportation des Arméniens (avec les trajets empruntés). À noter : elle est simplifiée pour des raisons de lisibilité ; les lieux de massacre sont en réalité innombrables, dispersés à travers tout le territoire.

Questions pour les élèves :

  • Localisez l’Arménie. Vers où les Arméniens sont-ils déportés?
  • Pourquoi avoir choisi ces régions pour la déportation ?

Document 6 

 

Ce document est un télégramme des pays de l’Entente qui, dès mai 1915, dénoncent les massacres d’Arméniens et parlent pour la première fois de « crimes contre l’humanité ». Cette expression sera par la suite reprise au procès de Nuremberg (1945-1946) pour qualifier une partie des crimes nazis. Cette notion sera choisie sur le plan juridique lors de ce procès, plutôt que celle de génocide que vient alors de créer Raphaël Lemkin (1944)

Questions pour les élèves : 

  • Que veulent dire, selon vous, les Alliés quand ils qualifient ces crimes de « crimes contre l’humanité » ?
  • En quoi, selon vous, ce document sert-il à lutter contre l’Allemagne et ses alliés ?

Corrigés des questions

  • Question 1 : Relevez les motifs utilisés par les autorités ottomanes pour justifier les arrestations et les massacres (doc. 2).

 

Coup de pouce : Pensez à utiliser les guillemets pour citer.

 

  • Réponse simple :Pour les Ottomans, il faut supprimer tous les Arméniens de l’Empire : « Le gouvernement a décidé de supprimer tous les Arméniens vivant en Turquie ».

 

  • Réponse complète : Pour les Ottomans, il faut supprimer tous les Arméniens de l’Empire : « Le gouvernement a décidé de supprimer tous les Arméniens vivant en Turquie ». Les Ottomans agissent ainsi car les Arméniens sont une minorité chrétienne au sein d’un Empire musulman.

 

  • Question 2 : Montrez quel sort est réservé aux Arméniens après leur arrestation (docs. 3, 4 et 5).

 

Coup de pouce : Pensez à bien croiser les 3 documents pour traiter plusieurs cas possibles.

 

  • Réponse simple :Les Arméniens sont arrêtés, puis déportés, et finalement en majorité tués par les Ottomans.

 

  • Réponse complète : Les Arméniens sont arrêtés, puis déportés dans des camps vers la Syrie ou l’Irak actuelles, et finalement en majorité tués par les Ottomans. Parfois, les Arméniens sont mutilés afin d’humilier encore plus ceux qui restent vivants. 

 

  • Question 3 : Analysez l’évolution de l’attitude des pays occidentaux (docs. 1 et 6).

 

Coup de pouce : Montrez que le changement de position des états occidentaux est dû à la guerre. 

 

  • Réponse simple :Avant la guerre, les membres de l’Entente savent que les Arméniens subissent des persécutions dans l’Empire Ottoman mais ne disent rien et ne font rien. Avec le déclenchement de la guerre, leur attitude change vis-à-vis des persécutions que subit ce peuple. 

 

  • Réponse complète : Avant la guerre, les membres de l’Entente savent que les Arméniens subissent des persécutions dans l’Empire Ottoman mais ne disent rien et ne font rien. Avec le déclenchement de la guerre, leur attitude change vis-à-vis des persécutions que subit ce peuple. Les persécutions et assassinats dont sont victimes les Arméniens sont qualifiées, dès 1915, de « crimes contre l’humanité » par les pays de l’Entente (le terme génocide apparaît après la Seconde Guerre mondiale). Ce changement d’attitude est dû au fait que l’Empire Ottoman fait partie des ennemis de l’Entente : dénoncer ses crimes, c’est justifier la conduite de la guerre contre les Empires centraux. 

 

  • Faire un bilan : Après avoir étudié l’ensemble des documents, répondez à la problématique : 

 

Coup de pouce : Bien penser à évoquer 

  • Pourquoi les Ottomans veulent supprimer les Arméniens de leur Empire ;
  • Le sort réservé aux Arméniens ;
  • Comment les pays de l’Entente perçoivent ces massacres et se servent de ceux-ci dans leur propagande contre les Ottomans.

 

  • Parcours 1 : sous la forme d’un développement construit.

 

  • Parcours 2 : sous la forme d’une carte mentale, à partir des mots « causes », « moyens utilisés », « nombre de victimes », « réactions des autres pays ».

Pour aller plus loin

 

Point de passage 2 : Marie Curie, une scientifique engagée dans la Grande Guerre (p. 290-291)

Présentation du point de passage

L’intérêt de cette étude de cas est de voir l’implication des civils dans le domaine scientifique pour développer des inventions susceptibles d’aider leur pays. C’est le cas de Marie Curie, double prix Nobel, qui développe la radiographie mobile sur les champs de bataille pour aider à soigner les blessés. Avant la guerre de 1914-1918, Marie Curie (1867-1934) est déjà une scientifique mondialement connue qui a reçu en 1903 avec son mari Pierre le prix Nobel de physique (partagé avec Becquerel) pour leurs travaux sur les radiations. En 1911, elle reçoit seule le prix Nobel de Chimie pour ses recherches sur le Polonium et le Radium. En 1914, elle décide de mobiliser son savoir-faire scientifique au service de son pays, la France. Elle est en cela une actrice à part entière de cette « guerre totale ».

Présentation des documents

Document 1

 

Cette illustration est une gravure présentée en Une du Petit parisien, le 10 janvier 1904. Elle représente les scientifiques Pierre et Marie Curie qui viennent d’obtenir un prix Nobel en physique. Il s’agit de montrer aux élèves qu’avant la guerre de 1914-1918, Marie Curie est déjà une scientifique renommée et reconnue mondialement.

Questions à poser aux élèves :

  • Comment l’image représente-t-elle les deux scientifiques et leurs rôles respectifs ?
  • Qui sont les destinataires de cette image ?

Document 2

 

Ce texte est tiré du livre témoignage de Marie Curie, La radiographie et la guerre, paru en 1921. Elle y explique les raisons qui l’ont poussée dès 1914 à s’engager pour la France et à développer des unités mobiles de radiographie pour aider au soin des soldats.

Questions à poser aux élèves :

  • Quelles sont les motivations de Marie Curie ?
  • Pourquoi la cessation des hostilités entraîne-t-elle le ralentissement des progrès de la radiologie ?

Document 3

 

Cette photographie de 1915 représente une « petite Curie », c’est-à-dire une ambulance mobile équipée de matériel radiographique destinée à se déplacer sur le front. 

Question à poser aux élèves :

  • Décrire la photographie.

Document 4

 

Ce texte est un article de Marie Curie dans Le Figaro du 27 septembre 1914 où elle explique l’intérêt de la radiographie pour le soin des soldats blessés par la guerre. 

Question à poser aux élèves :

  • Pourquoi la nouvelle technique est-elle très précieuse en temps de guerre ?

Document 5

 

Il s’agit d’une photographie de Marie Curie au volant d’une de ses « petites Curie » sur le front en 1915. Cette illustration permet de montrer l’engagement de la scientifique pour son pays, qui prend donc, à côté de l’engagement intellectuel, des formes plus concrètes.

Questions à poser aux élèves :

  • Décrire et présenter le document.
  • Est-ce courant à l’époque de voir des femmes jouer ce rôle ?

Corrigés des questions

  • Question 1 : Identifiez les intérêts de la nouvelle technique qu’est la radiographie (docs. 2, 3 et 4). 

 

Coup de pouce : Prélevez directement les informations dans les documents

 

  • Réponse simple :La radiographie permet de faire des images des blessures internes des soldats (fracture par exemple).

 

  • Réponse complète : La radiographie permet de faire des images des blessures internes des soldats (fracture par exemple). Ainsi, les chirurgiens savent ce qu’ils doivent opérer et comment, sans avoir besoin d’ouvrir le corps au préalable. La radiographie est donc devenue, depuis la Grande Guerre, une auxiliaire de la chirurgie. 

 

  • Question 2 : Expliquez pourquoi la guerre a été un accélérateur de la recherche scientifique (docs. 2 et 4).

 

Coup de pouce : Faites par écrit une liste des arguments avant de les donner à l’oral. 

 

  • Réponse simple :La guerre a permis une accélération de la recherche scientifique car chaque pays a besoin des inventions de ses scientifiques pour espérer avoir un avantage décisif sur ses adversaires.

 

  • Réponse complète : La guerre a permis une accélération de la recherche scientifique car chaque pays a besoin des inventions de ses scientifiques pour espérer avoir un avantage décisif sur ses adversaires. Ainsi, les gaz, les avions, les chars sont inventés pendant la guerre et développés pour doter l’armée d’armes modernes et destructrices. Les inventions servent aussi à soigner les soldats comme les « petites Curie » : l’intérêt pour les armées est alors de mieux soigner ses soldats et de les renvoyer plus vite au combat quand c’est possible. La majorité des avancées scientifiques de l’époque sont donc dues à une commande de l’armée. 

 

  • Question 3 : Retracez les grandes étapes de la vie et de la carrière de Marie Curie (docs. 1 et 5). 

 

Coup de pouce : Détaillez sa carrière avant, pendant et après la Grande Guerre

 

  • Réponse simple :Marie Curie est une grande scientifique qui a obtenu deux fois le prix Nobel avant la guerre. Pendant le conflit, elle se met au service de la France pour aider à soigner les blessés. Après-guerre, elle est une des plus grandes scientifiques de l’époque.

 

  • Réponse complète : Marie Curie est une grande scientifique qui a obtenu deux fois le prix Nobel avant la guerre (physique en 1904 et chimie en 1911). Pendant le conflit, elle se met au service de la France pour aider à soigner les blessés grâce à son invention, la radiographie, qui permet de faire des images de l’intérieur du corps pour y voir notamment des fractures. Elle mène elle-même une de ces « petites Curie » au front. Après-guerre, elle est une des plus grandes scientifiques de l’époque. 

 

  • Question de synthèse : Répondez à la problématique de l’étude sous forme d’un paragraphe construit.

 

Coup de pouce : Pour répondre au sujet, pensez à détailler : 

  • La carrière de Marie Curie avant la guerre ;
  • Son rôle pendant la guerre (radiographie), son investissement personnel durant le conflit ;
  • Son aura mondiale après la guerre.

Pour aller plus loin

  • Deux émissions de radio sur les scientifiques pendant la Première Guerre mondiale :

 

Point de passage 3 : Les grèves de 1917 : la grève des midinettes (p. 296-297)

Présentation du point de passage

On a choisi ici, dans le cadre du point de passage obligatoire sur les grèves de 1917, de se concentrer sur celle des midinettes, ces ouvrières du textile parisien qui ont voulu obtenir, en pleine guerre, des droits économiques, sociaux, voire politiques. 

Présentation des documents

Document 1 

 

Ce document est une lettre des ouvrières du textile à Dijon parue dans L’Humanité, le 10 juillet 1916. Celle-ci montre que, pendant la guerre, les femmes ont certes beaucoup travaillé dans les usines, mais pas à n’importe quel prix, notamment au niveau du salaire. L’Humanité, journal fondé en 1904 par Jean Jaurès, est alors l’organe de presse officiel de la SFIO, le grand parti de gauche. On y trouve de nombreux articles comme celui-ci sur la défense des droits des ouvriers. 

Question pour les élèves : 

  • Montrez en quoi ce document est révélateur de l’importance du travail des civils à l’arrière.

Document 2 

 

Cette illustration est une photographie de Maurice-Louis Branger (1874-1950), intitulée Défilé des midinettes sur la place Vendôme, prise le 18 mai 1917. Il s’agit ici de montrer l’ampleur de la mobilisation des ouvrières du textile à Paris. Elle met en évidence qu’au début du XXe siècle, Paris est une vrai ville ouvrière, notamment dans le textile et la mode. Cela doit aussi montrer aux élèves que durant la Première Guerre mondiale, toutes les femmes ne sont pas mobilisées dans les usines d’armement. De même, la vie à l’arrière continue, et les civils qui ne sont pas au front, en particulier certains bourgeois (« les embusqués ») continuent d’avoir une vie sociale et culturelle (et donc d’acheter des vêtements chics) fabriqués par les fameuses midinettes. 

Question pour les élèves : 

  • Montrez en quoi cette image de grève est importante et même préoccupante pour un État en temps de guerre. 

Document 3 

 

Cet article prend parti pour les grévistes dans leur combat pour obtenir des droits. A l’époque, de nombreux journaux régionaux comme la Dépêche de Toulouse, plus grand quotidien régional de France avant 1914, contrôlé par les radicaux, s’engagent dans la défense des idées progressistes comme le féminisme ou les droits ouvriers. Ce rôle majeur de la presse a débuté en France sous la IIIe République et connaît son apogée entre l’affaire Dreyfus et la Seconde Guerre mondiale. 

Question pour les élèves : 

  • Quels sont les arguments de cet article en faveur de la défense des midinettes ?

Document 4 

 

Cette illustration montre que la mobilisation des femmes à l’arrière pour obtenir des droits intéresse les lecteurs car le journal y consacre sa Une. 

Question pour les élèves : 

  • Pourquoi ce titre est-il coquasse et révélateur de la domination masculine sur la société de l’époque ?

Document 5 

 

Cet article montre que durant l’année 1917, beaucoup de groupes sociaux-économiques qui font fonctionner le pays depuis le début de la guerre se mettent en grève pour demander des augmentations de salaire. Cela traduit une certaine lassitude face à la mobilisation totale voulue par l’État pour mener cette guerre. 

Question pour les élèves : 

  • Montrez en quoi, avec la durée de la guerre qui s’allonge, les civils sont de plus en plus revendicatifs pour obtenir de meilleures conditions de vie à partir de 1917.

Corrigés des questions

  • Question 1 : Relevez les causes du déclenchement des grèves et les principales revendications des grévistes (docs. 1 et 3). 

 

Coup de pouce : Il s’agit ici de comprendre pourquoi les ouvrières se mettent en grève. 

 

  • Réponse simple :Les ouvrières se mettent en grève car elles veulent des augmentations de salaire, mais aussi une plus grande considération pour leur travail de la part des patrons. 

 

  • Réponse complète : Les ouvrières se mettent en grève car elles veulent des augmentations de salaire, mais aussi une plus grande considération pour leur travail de la part des patrons et de la société. Elles veulent donc que leur implication à l’arrière pour faire fonctionner l’économie soit plus reconnue : elles souhaitent une plus grande émancipation vis-à-vis des hommes car elles montrent que sans eux elles peuvent tout de même se débrouiller. 

 

  • Question 2 : Montrez les formes que prend la mobilisation des midinettes (docs. 2 et 4).

 

Coup de pouce : Il s’agit ici de montrer par quels moyens les midinettes montrent leur mécontentement dans le cadre de ces grèves. 

 

  • Réponse simple :La mobilisation des midinettes se fait sous la forme de manifestations et de défilés dans les rues de Paris. 

 

  • Réponse complète : La mobilisation des midinettes se fait sous la forme de manifestations et de défilés dans les rues de Paris. En défilant ou en se rassemblant dans la capitale, grâce à des slogans écrits sur des pancartes ou chantés, les midinettes communiquent leurs revendications. 

 

  • Question 3 : Expliquez pourquoi ces grèves surprennent une partie de la population (docs. 3, 4 et 5). 

 

Coup de pouce : Il s’agit de montrer ici quelles peuvent être les critiques de la société vis-à-vis des grévistes. 

 

  • Réponse simple :Pour une partie de la société, encore très conservatrice, les femmes ne doivent pas se plaindre, ni manifester. 

 

  • Réponse complète : Pour une partie de la société, encore très conservatrice et machiste, les femmes ne doivent pas se plaindre, ni manifester. Comme c’est encore écrit dans le Code civil de l’époque, elles doivent obéir soit à leur père, soit à leur mari. Elles ne peuvent pas non plus avoir le contrôle de leur propre argent. C’est donc parce que la société est encore très patriarcale qu’une bonne partie de la population est surprise par ces grèves féminines. 

 

  • Rédiger un texte : Vous êtes une midinette en mai 1917 et vous écrivez à un journal parisien pour expliquer votre action.

 

Coup de pouce : Pour rédiger cet article de journal sous forme de lettre, il faut parler :

  • Des conditions de travail des ouvrières du textile à Paris durant la Première Guerre mondiale ;
  • Du contexte de la guerre qui rend la vie quotidienne plus difficile, y compris à l’arrière ;
  • De la société française qui est très conservatrice à l’époque. Il faut donc montrer la volonté d’émancipation de ces femmes ;
  • Du manque de reconnaissance financière (salaires peu élevés) et sociale (pas de vrai statut pour les femmes) des femmes qui travaillent ;
  • Des revendications des midinettes : augmentations des salaires, droits sociaux (meilleures conditions de travail) et politique (faire un lien avec le combat des suffragettes pour l’obtention du droit de vote des femmes).

 

  • Réponse : 

Paris le 18 mai 1917.

Depuis plusieurs jours, nous, les ouvrières du textile à Paris, que vous les journalistes avez surnommé midinettes, sommes en grève pour dénoncer nos conditions de travail extrêmement difficiles. Nous savons bien qu’à l’heure actuelle la situation du pays est compliquée à cause de cette guerre qui s’éternise. Cela fait des mois que nous en avons assez de trimer, mais nous retenons nos revendications à cause de toutes celles et ceux qui souffrent dans leur chair des conséquences de cette guerre immonde. Mais voilà, aujourd’hui nous n’en pouvons plus de nous taire, car nous sommes exploitées par nos patrons, ces bourgeois qui profitent de nous pour s’enrichir encore plus. Ce sont les mêmes que nos braves Poilus surnomment les embusqués, ceux qui ont réussi à éviter d’être mobilisés au front comme tous ceux de leur classe d’âge, et qui mènent à l’arrière une belle vie pendant que d’autres souffrent au front ou dans les usines pour faire triompher notre beau pays. Pour nous les ouvrières, la vie est rude. Nous devons travailler pendant près de 10 heures tous les jours, sauf le dimanche, pour nourrir nos enfants, car nous sommes les seules qui ayons un salaire. Nos maris, mobilisés, ne peuvent avec leur maigre solde, subvenir aux besoins du foyer. Nous n’avons pas le temps d’élever nos enfants qui, certes, vont à l’école, mais sont surtout livrés à eux-mêmes le reste du temps dans les rues de Paris. La nourriture, à cause de la guerre, est chère et peu abondante. Il n’est pas rare de faire la queue devant les magasins. Nous avons appris à nous rationner. Nos salaires, peu élevés, nous permettent à peine de survivre car, à la fin du mois, lorsque le loyer est payé et les maigres courses alimentaires faites, il ne nous reste souvent plus rien. Qui plus est, nous sommes des femmes : nos salaires sont largement inférieurs à ceux de nos homologues masculins et notre statut social n’est pas reconnu : nous sommes encore inférieures aux hommes d’après la loi, malgré la Déclaration des Droits de l’homme de 1789. Je crois que l’homme est ici pris au sens premier, celui de masculin, car nous les femmes n’avons pas de droits : nous dépendons de notre père puis de notre mari pour les questions financières. Et je ne parle pas du droit de vote qui est réclamé par d’admirables consœurs, celles que nous nommons suffragettes. 

Aujourd’hui, vous avez besoin de nous les ouvrières pour faire fonctionner vos usines d’armement ou de textiles, vous avez besoin des paysannes pour cultiver les champs et nourrir soldats et civils pendant cette longue guerre. C’est pour cette raison que mes camarades et moi sommes en grève, afin d’obtenir la « semaine anglaise » et surtout de réelles augmentations de salaire. Nous voulons aussi que cette guerre s’arrête et que nos maris reviennent du front pour nous aider à faire vivre notre foyer : cela a trop duré ! Enfin, en raison de tous nos sacrifices, nous voulons, nous les femmes, un début d’émancipation sociale et surtout politique : le droit de vote pour toutes !

Pour aller plus loin

 

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