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François 1 & Wilmington Charter : A New Look
26 mars 2020

PREMIÈRE : LA MISE EN OEUVRE DU PROJET REPUBLICAIN (1870 - 1914)

LA MISE EN OEUVRE DU PROJET REPUBLICAIN (1870 - 1914)

Introduction
La défaite de la France contre la Prusse met fin au second Empire et donne naissance à la IIIe République. Ce nouveau régime fait peur car beaucoup de Français il est synonyme de Terreur. Toutefois, dans les années 1880s’, la République devient le régime « définitif » de la France

PQ : Sur quelles valeurs s'appuient les Républicains pour obtenir les suffrages des Français? Comment expliquer le fait que la République ait pu devenir, entre 1870 et 1914, le régime politique qui a rassemblé le mieux les Français?

Mots clés : institutions - suffrage universel - représentation politique - démocratie - démocratie sociale - société - république - culture politique - démocratie libérale - souveraineté nationale - citoyen - socialisme - nationalisme - droite - Droits de l'homme - laïcité.

I) L'enracinement de la IIIe République (1870 - 1885)

A°) La naissance de la IIIe République.

La IIIe république naît dans des circonstances particulières : la défaite et l’occupation par les Prussiens de Paris et Versailles.
Les élections legislatives de 1871 portent au pouvoir une Assemblée à majorité monarchiste qui vote pour le rétablissement de la république en attendant le retour d'un roi.

Le conservateur Adolphe Thiers prend la tête du gouvernement et le maréchal Mac Mahon devient président de la République.
La Commune de Paris : est une révolte du peuple parisien contre le pouvoir conservateur dans le contexte de la guerre. Les partis politiques de gauche (socialistes) sont les leaders de ces émeutes.

Point de passage : Louise Michel pendant la Commune de Paris (pages 154 - 155). Adolphe Thiers envoie l’armée pour écraser cette révolte pendant « la semaine sanglante » (21 - 28 mai 1871).

B°) La Constitution de 1875

La France devient une démocratie parlementaire Le suffrage universel masculin s’impose. Dans les mairies, les conseils généraux et au Parlement, les représentants du peuple sont élus selon le principe de la souveraineté nationale.
Les femmes sont exclues de la vie politique. Les mouvements pour le droit des femmes naissent, mais celles-ci sont toujours suspectes d’être sous l’influence de l’Eglise catholique, que la République souhaite limiter.

Etude de cas : L’exclusion politique des femmes sous la IIIe République. Livre pages 166 -167. Faire la synthèse.

Le pouvoir législatif est représenté par deux assemblées, la Chambre des députés et le Sénat. Elles votent les lois, élisent le Président de la République et contrôlent le pouvoir exécutif, puisque la chambre des députés peut à tout moment renverser le gouvernement. La séparation des pouvoirs est respectée.

Le président de la République est le chef de l’Etat. En réalité son pouvoir est faible et se limite à un rôle de représentation. C’est le gouvernement qui conduit les affaires du pays, mais ce dernier est responsable devant les deux assemblées.

Le président de la république Mac Mahon est favorable aux monarchistes (comte de Chambord). Il veut rétablir l'ordre moral : Construction du Sacré Coeur(1873) , il épure l'administration, fait disparaitre les symboles de la République. Il dissout la chambre des députés en 1877. C'est une majorité républicaine qui arrive à la chambre. Il est obligé de démissionner, remplacé par Jules Grévy.

C°) La promotion de l'idéal républicain - Rétablissement des symboles :

La Marseillaise devient l'hymne national. Bustes de Marianne fleurissent dans les mairies. Fête nationale est fixé au 14 juillet. Les héros républicains sont inhumés au Panthéon ex : Hugo. Amnistie des Communards... liberté - égalité - fraternité - est la devise qui est gravée sur la façade des mairies

Etude de cas : Rites et symboles républicains. pages 162 - 163. Faire la synthèse. Point de

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passage : Des funérailles nationales pour V. Hugo (pages 164 - 165)

Les « lois républicaines » imposent et garantissent : le droit de propriété, le droit d’entreprendre et de travailler. Ces principes permettent de rallier une partie de la bourgeoisie.
- Laïcité : anticléricalisme aboutit à la séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1905. 1880 : certaines congrégations religieuses sont interdites. Dans la presse l'outrage à la religion n'est plus un délit. Le divorce est autorisé en 1884.

- Les libertés individuelles et collectives sont instaurées : liberté réunion et presse.

1881. 1884 : syndicats (la CGT est le premier).
La loi de 1901 qui autorise la création d’associations permet la naissance des partis politiques modernes.
- L'école laïque gratuite et obligatoire a pour mission de donner aux citoyens français les moyens de comprendre et de corriger les inégalités de naissance en donnant à chacun les chances de réussir. 1881 : enseignement primaire gratuit laïc et obligatoire de 6 à 13 ans en 1882. Enseignement religieux est dispensé en dehors des heures de classe. La scolarisation des filles progresse, notamment en 1880 avec la loi Camille Sée qui permet la création des premiers lycées de jeunes filles. Mais celles-ci ne suivent pas le même enseignement que les garçons.
Les maîtres laïcs, formés dans les écoles normales, enseignent aux enfants l’amour de la patrie, à travers des cours d’histoire et d’instruction civique. Ils s’appuient également sur la colonisation présentée comme une oeuvre civilisatrice et un projet assurant la puissance de la France.

Etude de cas : L'école au service de la République? (pages 160 - 161). Faire la synthèse.

Les gouvernements républicains prennent peu de mesures en faveur de la classe ouvrière de plus en plus nombreuse du fait de la deuxième révolution industrielle. Les avancées concernent les droits sociaux , comme la réglementation sur le travail des femmes et des enfants. Il faut attendre La fin du siècle pour que la journée de travail soit réduite à 11 heures. Ce qui ne répond pas aux attentes des syndicats qui veulent la journée de 8 heures.

Face aux conflits, les gouvernements alternent entre concessions et répressions. Par exemple G. Clemenceau envoie la troupe pour briser un mouvement de grève en 1908.

II) Une république à l’épreuve des contestations et des crises (1885 - 1914)


A°) Une république qui finit par rassembler les Français
- La République est contestée par la droite nationaliste et monarchiste mais aussi par 
l'extrême gauche. La montée de l’antiparlementarisme s’explique par les mécontentements liés aux difficultés économiques, aux scandales financiers et à l’instabilité gouvernementale.

- C'est la droite nationaliste qui provoque de 1886 à 1889 la crise boulangiste. Le général Boulanger devient ministre de la guerre en 1886. Très populaire, il est surnommé le "général Revanche". Ecarté du pouvoir, il rencontre une série d'élections partielles sur un programme qui se résume : Dissolution de la Chambre et un exécutif fort. En janvier 1889, il remporte une victoire triomphale à Paris et une immense foule le presse de faire un coup d'état. Il refuse et le gouvernement engage contre lui des poursuites judiciaires. Réfugié en Belgique, il se suicide en 1891. C'est la première crise parlementaire de l'histoire de la République.

La crise anarchiste (1893 - 1894) cette crise débute avec le scandale de Panama. Des députés, pour la plupart de gauche, sont accusés d'avoir touché des pots de vin de la compagnie du canal de Panama pour lui permettre de lancer des emprunts publics. Or la société fait faillite et les petits actionnaires perdent leur argent. Dans ce contexte, les anarchistes lancent une série d'attentats : en 1893, une bombe est lancée à la chambre des députés sans faire de victime. Par contre, en 1894, le président Sadi Carnot est assassiné à Lyon par Caserio.

Etude de cas : Les premières oppositions (1887 - 1894). Pages 170 - 171. Faire la synthèse.

Etude de cas : l'affaire Dreyfus et l’antisémitisme (pages 172 - 173). Faire la synthèse.

- Mais c'est surtout l'affaire Dreyfus qui en 1898, divise les Français. Le capitaine Dreyfus est un juif alsacien qui est accusé à tort d'avoir livré des secrets militaires à l'Allemagne. En 1895, il est dégradé et déporté en Guyane pour une peint de prison à vie. En janvier 1898, Zola dénonce l'affaire dans "J'accuse". L'affaire divise le pays entre les anti-dreyfusards = qui exaltent l'honneur de l'armée, l'ordre, l'autorité, la force, la communauté sur l'individu et dénoncent "le syndicat juif de la trahison". Largement antisémites, catholiques et conservateurs, magistrats et officiers se regroupent dans la Ligue de la Patrie française et la Ligue des Patriotes. Les dreyfusards, issus surtout de la gauche, entendent lutter pour "la justice et la vérité" et défendent la primauté des droits de l'individu sur la raison d'Etat., antimilitariste, rationalisme (non religieux et non moraliste), la pensée critique. Avocats, médecins, intellectuels, ils se rassemblent dans la Ligue des droits de l'homme, créée en février 1898.
Finalement, un nouveau procès est organisé à Rennes en 1899. La condamnation est allégée avant d'être gracié par le président de la République Emile Loubet en 1906. Il est par la suite réintégré dans l'armée avec le titre de commandant.
➤ Il s'agit d'une crise politique et sociale.
C'est l'affaire Dreyfus qui amène le bloc des gauches au pouvoir en 1899. Cette coalition 
inaugure l'ère de la république radicale qui perdure jusqu'en 1914.

B°) La République et la Nation
La modernisation des transports, en particulier le développement des routes et des chemins de fer, permet de rapprocher les régions et donc de renforcer la cohésion du territoire national. Cependant, certaines campagnes demeurent enclavées. Pour renforcer le sentiment d’appartenance à une même nation, les républicains promulguent la loi du 26 juin 1889. celle-ci donne la nationalité française à tout individu né sur le sol français (« droit du sol »). De même, le loi de 1889 sur le « service national universel » permet le brassage de classes d’ages issues de toutes les régions et de l’ensemble des classes sociales. L’armée, même tenue par des officiers conservateurs, bénéficie du soutien des républicains. Le 14 juillet est d’ailleurs l’occasion, dans chaque ville de garnison, de montrer sa force lors des prises d’armes auxquelles sont associés d’éphémères « bataillons scolaires », groupes d’écoliers âgés de 11 - 12 ans.
La propagande républicaine vante les bienfaits des valeurs et des lois imposées par la République à travers des tracts, des affiches et des journaux. L’essor de la presse et de la scolarisation permettent à ces écrits de toucher un public de plus en plus large.

C° ) La séparation de l’Eglise et de l’Etat (1905)
Point de passage : La loi de séparation des Eglises et de l’Etat : débats et mise en oeuvre. (Pages 174 - 175) Faire le parcours 2 : rédiger un texte argumenté.

La révolution de 1789 met fin à l’union traditionnelle entre le pouvoir royal et l’Eglise qui établissait la France comme «la fille aînée de l’Eglise catholique ». La Première République garantit la liberté de conscience, en instaurant la séparation des Eglises et de l’Etat : Une première étape vers la laïcisation est franchie.

En 1801, le premier consul Napoleon Bonaparte revient sur cette séparation en signant le Concordat avec le pape. L’église catholique est désormais placée sous le contrôle de l’état, et partager avec d’autres cultes : protestantisme (1802), judaïsme (1808). L’état lui confie des missions de services publics (enseignement, assistance et action sanitaire, colonisation).

Dès 1871, la IIIe République veut approfondir la laïcisation de la société. Elle délimite clairement le domaine privé et public. En 1878, les hôpitaux de Paris sont laïcisés. En 1880, les crucifix sont ôtés des murs des tribunaux.
Les radicaux, au pouvoir entre 1899 et 1904, mènent une politique anticléricale qui durcit les relations entre la République la Papauté. La loi de séparation des Eglises et de l’Etat est adoptée le 9 décembre 1905. Elle garantit la liberté de conscience et le libre exercice des cultes mais n’en reconnait aucun. La loi assure ainsi la stricte neutralité spirituelle de la République ; en retour aucun culte n’a à remplir de mission de service public.

Conclusion
En quelques années, les républicains traduisent en actes l’idéal républicain, combinant démocratie libérale et cadre laïque. Cette démarche s’inscrit dans une logique de marcher vers le progrès.
Lorsque débute la première guerre mondiale l'immense majorité des Français se reconnait dans le modèle républicain radical. Et si les forces politiques sont divisées, elles s'unissent lorsque la patrie sera en danger.

Correction Exercices
Point de passage : 1871 : Louise Michel pendant la Commune de Paris

L’engagement des femmes dans la Commune

Louise Michel naît en 1830 en Haute-Marne ; c’est la fille naturelle d’une servante, et elle parvient à devenir institutrice. Son tempérament et son républicanisme sont précoces : comme elle refuse de prêter serment à l’empereur NapoléonIII, elle est vouée à enseigner dans les écoles confessionnelles. À partir de 1856, elle s’installe et exerce dans divers quartiers pauvres de Paris (Château-d’Eau puis Montmartre), et y fait la connaissance de révolutionnaires qu’elle retrouve à la chute de l’Empire, début septembre 1870.

Louise Michel est très impliquée dans la Commune : elle participe à l’insurrection du 18 mars 1871 (doc.3), milite au comité de vigilance des femmes de Montmartre, sert d’ambulancière et d’institutrice durant toute la Commune, et prend part aux luttes contre les soldats versaillais durant la Semaine sanglante (doc. 5).

Louise Michel est arrêtée peu après la fin de la Semaine sanglante. Elle a livré un témoignage de sa comparution courageuse devant le conseil de guerre qui la juge de manière expéditive : elle fait partie de ces 28 femmes condamnées à la déportation, et part pour la Nouvelle-Calédonie en 1873. Elle y restera jusqu’à la loi d’amnistie votée par la Chambre majoritairement républicaine le 11 juillet 1880. Elle reprend la lutte politique et fait publier ses Mémoires (1886) puis une histoire de La Commune (1898), avant de mourir en 1905 à Marseille.

Synthèse : La place des femmes

 

Informations tirées des documents

Arguments contre le vote féminin

• Rôle essentiellement domestique des femmes menacé par une implication dans la vie publique.
• Risque de glisser de l’égalité politique à l’égalité au sein de la famille.

• Infériorité supposée des femmes dans les domaines intellectuels et oratoires.

Arguments favorables au droit de vote féminin

• Intérêt des femmes pour des questions morales, économiques, sociales et diplomatiques essentielles pour le pays.

Actions féministes

• Mobilisation par voies de presse, de réunion, d’organisation, de pétition. • Organisation de scrutins parallèles.
• Bris d’urnes électorales.

• Grève de l’impôt.

Déceptions politiques

• Invalidation des scrutins.
• Absence de loi établissant le droit de vote et l’éligibilité des femmes.

Point de passage : Des funérailles nationales pour Victor Hugo

Les funérailles de Victor Hugo sont pour les autorités de la République l’occasion de rendre un hommage national au plus célèbre écrivain français du siècle, tout en célébrant le régime républicain auquel Hugo s’était rallié à partir du milieu du XIXsiècle. C’est également l’occasion de séculariser le Panthéon qui avait été rendu à l’Église catholique au début de la monarchie censitaire.

Le régime accorde divers honneurs à l’écrivain défunt : son cercueil est d’abord installé sous l’Arc de triomphe (doc. 2), puis le convoi funéraire traverse Paris et passe devant la plupart des grands bâtiments républicains

(doc. 4) ; enfin, le Panthéon est sécularisé pour accueillir la dépouille du grand homme (doc. 3 et 5) ; et la tenue de vibrants discours d’hommage de la part des principaux responsables politiques républicains (doc. 6).

Les Français sont invités à veiller le catafalque dans la nuit du 31 mai au 1juin 1885 (doc. 2), puis à se rendre sur le trajet emprunté par le cortège funéraire (doc. 4), et à investir la place du Panthéon (doc. 3 et 5).

La République ne manque pas de se célébrer à cette occasion : le trajet emprunté par le cortège passe devant les grands lieux du pouvoir républicain sous la IIIRépublique (Élysée/présidence ; Palais-Bourbon/Chambre des députés ; Luxembourg/Sénat : voir doc. 4) ; le président de la Chambre des députés ne manque pas de rappeler qu’Hugo était un grand partisan de la République « trahie » (par le coup d’État napoléonien de 1851), puis de la République « triomphante » (doc. 6) dont il partage les valeurs (« liberté, fraternité [...] justice, humanité ») et pour laquelle il exerça divers mandats (sénateur, député : voir doc. 1).

Étude de cas : L’école au service de la République - Synthèse :

L’école primaire républicaine entend mettre en œuvre les idées républicaines : la liberté (de pratiquer sa religion, de fréquenter ou non une école confessionnelle), l’égalité (par l’obligation scolaire) et la fraternité (par des leçons de morale civique valorisant l’entraide, le respect entre élèves). L’école primaire républicaine est laïque dans ses tutelles (ministère, inspection), son encadrement (maître-esse-s d’école) et ses programmes. Enfin, l’école républicaine est le lieu où le régime républicain, par sa devise et ses acquis (suffrage masculin direct) est célébré.

Étude de cas : Les premières oppositions (1887-1894)

Le projet républicain parvient à faire consensus en France, mais pas l’unanimité. L’opposition vient de divers horizons : le général Boulanger (doc. 1) et son programme (doc. 3) fédèrent contre la République parlementaire une partie de l’extrême gauche radicale (Rochefort), les partisans de la Revanche (Déroulède), les monarchistes et les bonapartistes (doc. 2). Après l’échec de Boulanger, les scandales retentissants comme celui du Panama ravivent le courant nationaliste et lui donnent une inflexion antisémite croissante (doc. 4 et 5), tout en soulevant l’indignation des milieux anarchistes qui se lancent dans une campagne de « propagande par le fait » visant à toucher la République au sommet, via une série d’attentats contre la Chambre des députés (doc. 6) ou la présidence de la République (assassinat du président Sadi Carnot par l’anarchiste Caserio en 1894).

Étude de cas : L’affaire Dreyfus et l’antisémitisme - Synthèse :

L’affaire Dreyfus met à mal la République. À l’origine, c’est une affaire d’espionnage dans l’Armée, qui se conclut par un verdict du tribunal militaire de condamnation au bagne du capitaine Dreyfus pour trahison. Mais la justice militaire a mal conduit l’affaire et il apparaît qu’elle a commis une erreur judiciaire et ne veut pas revenir dessus. Avec la parution dans les colonnes de L’Aurore de J’Accuse !, retentissante lettre ouverte de l’écrivain Zola au président de la République, l’affaire Dreyfus devient une affaire d’État : l’état-major de l’armée est mis en cause pour son manque de respect des principes élémentaires de la justice ; la révision est réclamée par les dreyfusards (intellectuels comme Zola, républicains comme Clemenceau,) pour faire éclater la vérité. Cela s’oppose au respect de la chose déjà jugée, à la préservation de l’armée (garantie de revanche militaire sur l’Allemagne) et à la certitude de la culpabilité de Dreyfus en raison de ses origines juives (camp antidreyfusard).

L’antisémitisme et la haine de la République parlementaire se déchaînent dans la presse (Libre Parole) et une tentative de coup d’État nationaliste échoue en 1899.

Les autorités républicaines parviennent à faire réviser le procès et, faute

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d’être innocenté en 1899, Dreyfus est gracié et réintégré dans l’armée au début du XXsiècle. Les dreyfusards, regroupés pour la défense de la République dans le parti radical (1901), triomphent aux élections législatives de 1902, ce qui renforce le régime contre l’agitation de ligues comme celle d’Action française, née en pleine affaire Dreyfus.

Point de passage : La loi de séparation des Églises et de l’État - Parcours 2 :

Les tensions entre l’Église catholique et la République ne sont pas nouvelles, car dès les débuts de la IIIRépublique, la hiérarchie catholique a pris le parti des adversaires des républicains : soutien au président monarchiste Mac Mahon contre la majorité parlementaire républicaine lors de la crise de 1877 ; combat politique avec les monarchistes engagés dans l’aventure boulangiste dix ans plus tard ; positions nettement antidreyfusardes de La Croix et des Assomptionnistes lors de l’affaire Dreyfus (1898-1906). Or, selon les républicains, le Concordat de 1801 signé par Napoléon avec le pape (et non remis en cause par les républicains une fois aux affaires), oblige l’Église à être neutre et loyale envers le pouvoir en place. De plus, sous l’impulsion du nouveau président du Conseil, le très anticlérical Émile Combes, les républicains veulent engager une nouvelle étape dans la laïcisation : en 1904, les congrégations religieuses sont interdites d’enseigner, et un rapporteur est nommé pour préparer la loi de séparation des Églises et de l’État.

Au moment de la discussion et du vote de la loi de séparation, adoptée fin 1905, les catholiques font valoir leurs motifs d’insatisfaction : ni le clergé ni le pape n’ont été consultés ; la loi aboutit à priver l’Église des biens ecclésiastiques, et à la menacer de grandes difficultés économiques, dès lors qu’elle doit s’organiser pour rémunérer elle-même son clergé, et entretenir à ses frais les édifices religieux. Le pape condamne la loi de séparation dès son adoption.

Dénonçant une « surveillance administrative étroite et jalouse » (cf. le député catholique Albert de Mun, 1906), l’Église et bien des fidèles s’indignent de la décision de procéder à un inventaire des biens

ecclésiastiques par les autorités. Pour l’empêcher, dans environ 5000lieux de culte catholiques, principalement des églises, les fidèles et leur clergé vont s’y barricader, ce qui contraint les autorités locales (maires) et départementales (préfets) à recourir à la force (police, gendarmerie, armée) pour pénétrer dans les lieux et procéder à l’inventaire des biens ecclésiastiques.

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