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François 1 & Wilmington Charter : A New Look
26 mars 2020

LES MUTATIONS ET LES PERMANENCES DE LA SOCIETE FRANÇAISE (1870 -1914) : CLASSE DE PREMIÈRE

LES PERMANENCES ET LES MUTATIONS DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE JUSQU’EN 1914

Introduction
Entre 1870 et 1914, la France de « la Belle Epoque », engagée dans la deuxième révolution industrielle, entre dans la modernité. Cette période de croissance économique transforme aussi bien les villes que les campagnes. Ces changements économiques et sociaux ne parviennent cependant pas à effacer toutes les inégalités.
PQ : Comment les Français ont-ils vécu, accompagné ou subi ce processus de croissance économique?

I) Les bouleversements de la société de l'âge industriel

A°) La révolution urbaine

Industrialisation et sociétés en Europe occidentale de 1880 à 1970, Paris, Colin, 1998.

- Partout en Europe, la révolution industrielle s'est accompagnée d'une poussée de l'urbanisation. Les usines s'installent dans ou près des villes. L'industrie entraîne principalement le développement des villes existantes. Mais elle crée aussi des villes nouvelles, par exemple Lens en France.

- A l'exception de quelques capitales et quelques cités portuaires, toutes les grandes villes se trouvent dans les régions industrielles.

- L'urbanisation bouleverse les territoires. Les contemporains n'hésitent pas à dénoncer la ville tentaculaire. La ville est perçue à la fois comme un lieu de modernité mais aussi de perdition.

B°) L'essor de la bourgeoisie
- L'industrialisation a ébranlé la puissance traditionnelle de l'aristocratie dont la fortune vient de la terre. Toutefois, elle garde de solides positions dans l'armée, la diplomatie, la magistrature et la politique. Plus fondamentalement encore, l'aristocratie exerce toujours une véritable fascination sur les bourgeois qui rêvent d'accéder à ses manières de vivre.

La bourgeoisie a véritablement fait preuve d'audace et d'un véritable esprit d'entreprise. Aux vieilles familles d'armateurs, de négociants, de banquiers viennent s'ajouter des dynasties nouvelles comme les Schneider.

page1image3752800

T aux d'urbanisation (%)

1850

1910

1931

Royaume Uni

39.6

69.2

80

Allemagne

15

48.8

58

France

19.5

38.5

46.1

Etats Unis

16.2

34.4

56

Point de passage : Le Creusot et la famille Schneider (livre pages 188 - 189) - Faire le parcours 2

→ La bourgeoisie impose à la société ses valeurs : travail, austérité, discipline et épargne. Puis adopte un mode de vie calquée sur l'aristocratie : hôtels particuliers, loisirs, ...

- La moyenne et la petite bourgeoisie représente le groupe social en plein expansion. Au delà de sa diversité (citadins et ruraux ; salariés , fonctionnaires et petit patrons), cette nébuleuse des classes moyennes accède à un niveau de vie confortable, soutient le libéralisme économique et croit aux vertus du mérite par le travail et l’école.

C°) mais aussi du monde ouvrier

Etude de cas : Le temps des usines (pages 186 - 187) - Faire la synthèse

Après la crise des années 1873 - 1896, l’industrie reprend son expansion grâce aux innovations de la seconde révolution industrielle. Les nouvelles usines appliquent l’organisation scientifique du travail (taylorisme) et les patrons se convertissent (lentement) au fordisme. Pendant la première guerre mondiale, la France a fait venir des travailleurs de ses colonies. Ce mouvement continue après le conflit.

- Né de l'essor de l'industrie, le prolétariat connaît une forte croissance à la fin du XIXè s. Dès 1911, les ouvriers représentent 32,8% des actifs. Ce qui reste à relativiser face aux 46% de la GB. Néanmoins ce groupe social est hétérogène et n'a pas au début conscience d'appartenir à une classe sociale.

☛ Prolétariat : Dans l'Antiquité romaine, ensemble des citoyens les plus pauvres ; dans le vocabulaire marxiste, la classe ouvrière, qui n'a pour vivre que le travail de ses mains.

- Jusqu'aux années 1880 - 1890, la vie des prolétaires est marquée par l'insécurité : accidents du travail, maladies, vieillesse, chômage. Les conditions de travail et de vie sont catastrophiques.

Etude de cas : la fusillade de Fourmies et la question ouvrière (pages 194 - 195) - Faire la synthèse

- Sous l'effet conjugué des syndicats, de certains employeurs et des politiques, ils obtiennent la limitation de la durée du travail, le droit de grève, le droit à la retraite...
- Lentement, les ouvriers devient la première CSP en termes d’effectifs (6.5 millions en 1914). C’est une catégorie plus homogène qui a rompu avec ses origines paysannes. Une culture ouvrière se met en place avec ses bistrots, ses défilés du 1er mai, ses syndicats, ses grèves, ses cités ouvrières...

II) L’ère de la modernité et du progrès
A°) De nouvelles pratiques culturelles

- A partir des années 1880, l'amélioration générale des conditions de vie et d'instruction fait naître une culture de masse. Cela se manifeste d'abord par le triomphe du journal. Partout en Europe la presse est en expansion. Le Petit Parisien tire à 1,5 million d'exemplaires en 1913. Le prix est modique grâce à la publicité. (faits divers, brefs éditoriaux pol., reportages sur des célébrités et romans feuilletons Ex : Arsène Lupin de Maurice Leblanc.). Quant aux premiers livres de poche, ils apparaissent vers 1905.

- Une révolution de l'image avec le cinéma. La première projection publique des frères Lumières a lieu le 28 décembre 1895 à Paris. Avec le cinéma parlant (Le chanteur de jazz, 1927), le cinéma devient est vrai spectacle populaire.

- La révolution du son avec le TSF = Transmission Sans Fil ou Radio. Elle permet de diffuser partout des nouvelles et des programmes et participe au désenclavement des campagnes. Elle est aussi un outil au service de la propagande.

- L'essor des sports : Jusqu'à le fin du XIXè s. le sport est surtout réservé à une élite. C'est le baron Pierre de Coubertin qui propose, en juin 1894, de restaurer les Jeux Olympiques. C'est chose faite à Athènes en 1896. (12 nations présentes).
- Le sport devient aussi un spectacle de masse. Les foules se passionnent pour le tour de France créé en 1903.

B°) La place des expositions universelles
- Les années 1870 sont une nouvelle étape dans le processus d’industrialisation. La croissance de la production est soutenue : 2.4% / an de 1896 à 1914.

Point de passage Les expositions universelles de Paris de 1889 et 1900 (pages 190 - 191)

- Si le charbon et la vapeur restent des énergies majeures, l’électricité et le pétrole s’imposent. Inventions et innovations stimulent la production et la consommation. À Paris, l’exposition internationale d’électricité en 1881, ou le palais de l’électricité de l’Exposition universelle de 1900, plongent les Français dans le progrès et la modernité symbolisés par la Fée électricité.

- Les secteurs moteurs de l’économie sont le textile (30% de l’activité industrielle), la sidérurgie (transports et infrastructures urbaines) et la chimie (engrais et textile - rayonne 1884).

III) Les « révolutions silencieuses »
A°) Le temps des Paysans, un temps révolu?

Étude de cas : L’importance du monde rural et ses difficultés (livre pages 192 - 193)

Faire le tableau de synthèse

- Au XIX siècle, l’exode rural commence en France. Ce mouvement est lent si on le compare à l’Angleterre. En 1914, près d’un Français sur deux vit encore de l’agriculture. Comme partout il s’explique par la mécanisation des exploitations agricoles. Les paysans sans terres ou dont les lopins sont trop petits partent vers les villes où les usines recherchent de la main d’oeuvre. Cependant le passage de paysan à ouvrier et progressif. De nombreux ouvriers gardent des liens avec le village natal et espèrent revenir à la terre dès qu’ils en auront les moyens. L’agriculture française est marquée par deux evolutions parallèles : la modernisation de ses pratiques et la baisse du nombre de ses actifs. Pour certains, comme l’écrivain Guy de Maupassant, le monde rural devient synonyme de monde ancien et dépassé, refuge du conservatisme.

B°) Les femmes et la société française

Etude de cas : L’évolution de la place des femmes (pages 198 -199) - Faire la synthèse

- L’émancipation des femmes reste limitée. La place des femmes dans la société évolue très lentement. L’industrialisation leur a ouvert des emplois mais ils sont peu qualifiés et mal payés. L’accès à l’éducation, au-delà de l’enseignement primaire, reste limité même si, dès 1880, la loi Sée crée des lycées de filles. Malgré les organisations féministes, comme la Ligue française pour le droit des femmes (1869) et l’action des suffragettes comme Hubertine Auclert , les femmes demeurent les grandes oubliées du combat républicain pour l’égalité.

C°) L’immigration avant la première guerre mondiale.

Étude de cas : Les débuts de l’immigration (pages 196 -197) - Faire la synthèse

- La France au XIXème siècle devient un pays d'immigration. La France a débuté sa transition démographique : la natalité est donc faible or la France a besoin de main-d'oeuvre. Belges, Allemands et Italiens compensent cette faiblesse démographique. Ils travaillent dans les mines dans le nord-est de la France ou dans l'agriculture dans le sud. L'Etat encourage ces flux migratoires et essaye d'intégrer cette population grâce à l'école républicaine. Les immigrés viennent pour fuir la misère, les persecutions politiques ou religieuses. Beaucoup repartent au bout de quelques années. Pour faciliter leur intégration, les parlements votent la loi de 1889 qui accorde la nationalité française à tous les enfants nés en France de parents étrangers. Cependant, l’intégration pour les étrangers est difficile. En 1893, des émeutes anti-italiennes éclatent à Aigues-Mortes.

Néanmoins en tant de crise ils sont souvent les bouc-émissaires.
→ Jusque dans les années 30, la France est un pays ouvert à l'immigration.

Conclusion :
Le niveau de vie des Français s’améliore grâce à la croissance économique. Parallèlement de nouvelles élites sociales triomphent et une classe moyenne apparait. Toutefois, de nombreuses inégalités demeurent. Les campagnes sont marquées par le conservatisme. Le monde ouvrier, en plein essor, s’organise pour dénoncer ses conditions de travail et le féminisme promeut l’émancipation des femmes en vain.

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