Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
François 1 & Wilmington Charter : A New Look
7 octobre 2020

Terminale : Points de Passage sur les totalitarismes

La nuit de Cristal

Réponses aux questions p. 49

Parcours 1

1. La nuit de Cristal du 9-10 novembre 1938 a plusieurs causes : fondamentalement l’antisémitisme profond du IIIReich et précisément l’attentat commis sur le secré- taire à l’ambassade d’Allemagne à Paris (Ernst vom Rath) le 7 novembre 1938 par un jeune Juif polonais (Herschel Grynszpan). Cet acte sert de prétexte au déclenchement d’un pogrom organisé par Goebbels contre les Juifs alle- mands.

2. Cette violence est surtout commise par les SS et les SA, en civil ou en uniforme. L’idée de Hitler était d’essayer d’entraîner la population allemande dans une émeute populaire antisémite spontanée.

3. Lors de ce pogrom, des synagogues, des boutiques, des grands magasins, des appartements possédés par des Juifs sont arbitrairement incendiés ou détruits. 91 Juifs sont tués tandis que de nombreux autres sont blessés, emprisonnés et torturés. Un climat de terreur physique et psychologique s’installe durablement en Allemagne.

4. À la suite de cette nuit de Cristal, plus de 30 000 Juifs innocents sont déportés dans des camps de concentra- tion. Les Juifs qui survivent à ce pogrom doivent payer une contribution inique d’un milliard de reichsmarks imposée par Hitler. De nombreux Juifs, pris de peur, décident dès lors d’émigrer pour quitter cette Allemagne antisémite et répressive (multiplication par deux du nombre de Juifs émigrés entre 1938 et 1939).

La Guerre d'Espagne  (pp. 52-53)

Parcours 2

La nuit de Cristal du 9-10 novembre 1938 est un pogrom organisé par l’État nazi et notamment par Hitler et Goebbels. Il a plusieurs causes : fondamentalement l’antisémitisme profond du IIIReich et précisément l’attentat commis contre le secrétaire de l’ambassade d’Allemagne à Paris (Ernst vom Rath) le 7 novembre 1938 par un jeune Juif polonais (Herschel Grynszpan).

Cet acte sert de prétexte au déclenchement du pogrom dans les grandes villes allemandes. Cette violence est surtout commise par les SS et les SA habillés en civil ou en uniforme. L’objectif est de susciter une émeute populaire antisémite par le ralliement de la population allemande à cette action nazie.

Ce pogrom donne lieu à un déferlement de violence mais la majorité des Allemands n’y participe pas. Des synagogues, des boutiques, des grands magasins, des appartements possédés par des Juifs sont arbitrairement incendiés ou détruits. 91 Juifs sont tués tandis que de nombreux autres sont blessés, emprisonnés et torturés. Un climat de terreur physique et psychologique s’installe durablement en Allemagne.

Le bilan et les conséquences sont dramatiques pour les Juifs. À la suite de cette nuit de Cristal, plus de 30 000 Juifs innocents sont déportés dans des camps de concen- tration. Les Juifs qui survivent à ce pogrom doivent payer une contribution arbitraire d’un milliard de reichsmarks imposée par Hitler. De nombreux Juifs, pris de peur, décident alors d’émigrer pour quitter cette Allemagne antisémite et répressive (multiplication par deux du nombre de Juifs émigrés entre 1938 et 1939).

Point de passage : Les interventions dans la guerre civile espagnole (1936-1939)

Les trois totalitarismes sont issus plus ou moins directe- ment de la Première Guerre mondiale. Ils s’inscrivent dans un culte de la violence et se transforment rapidement en idéocraties (Waldemar Gurian, 1953), c’est-à-dire en des régimes cherchant à appliquer leur idéologie coûte que coûte.

La guerre d’Espagne (1936-1939) offre la possibilité aux trois régimes totalitaires de s’engager militairement dans la défense de leurs idéologies et aux totalitarismes fasciste et nazi de préparer la Seconde Guerre mon- diale. Cette guerre d’Espagne permet aussi de mettre en parallèle la victoire des franquistes avec la faillite des démocraties en Occident.

L’intervention des volontaires des Brigades interna- tionales cesse en 1938, sur décision unilatérale du gouvernement républicain, qui tente de favoriser enfin l’intervention militaire de la France et du Royaume-Uni, méfiants à l’égard de la présence de révolutionnaires communistes dans le camp républicain espagnol. Mais c’est un échec.

Réponses aux questions p. 53

Parcours 1

1. Les origines de la guerre civile résident dans le refus des forces nationales catholiques menées par le général Franco d’accepter la victoire politique du Front popu- laire espagnol (réunissant communistes, socialistes et républicains de gauche) aux élections législatives du 16 février 1936. Le coup d’État, commencé le 17 juil- let 1936 par un groupe d’officiers menés par Franco à partir du Maroc espagnol, naît dans un contexte com- pliqué pour la république espagnole, instaurée en 1931. La situation économique liée à la crise de 1929 est très difficile. Les réformes menées par les républicains ne permettent pas de résoudre la crise.

2. Les fascistes italiens et les nazis allemands inter- viennent en raison de leur proximité idéologique avec Franco, mais aussi parce qu’ils souhaitent mettre en place un dictateur allié dans le bassin occidental de la Méditerranée, afin de réduire l’influence franco- britannique en mer Méditerranée. Italiens et Allemands interviennent dès le 25 juillet 1936 en fournissant des armes (avions, chars, blindés, canons, munitions), des hommes (75 000 Italiens, 6 000 Allemands), en lançant des offensives (Baléares en 1937...) et en commettant des bombardements et exactions (Guernica le 26 avril 1937 : plus de 2 000 morts). L’aide militaire italo-allemande est décisive pour Franco et ses troupes.

3. L’URSS intervient plus tardivement que les Italo-Alle- mands. Son éloignement géographique, les purges au sein de l’Armée rouge qui commencent dès 1936 et la Grande Terreur lancée en 1937 ralentissent son interven- tion. Mais Staline organise dès le 1er octobre 1936 l’arrivée des Brigades internationales ainsi que la livraison de matériel et de cadres soviétiques du 7 octobre 1936 au printemps 1938. La France et le Royaume-Uni n’inter- viennent pas par pacifisme (ils refusent de déclencher une guerre mondiale) et par méfiance envers les commu- nistes révolutionnaires qui se battent du côté du Frente Popular. En France, le socialiste et président du Conseil Léon Blum est d’abord favorable à une aide apportée à la république espagnole, mais il doit céder face à l’opposi- tion parlementaire de la droite, de l’extrême droite et du parti radical. De son côté, le gouvernement britannique est profondément hostile au Front populaire espagnol et particulièrement au communisme.

4. Les quelque 35 000 à 40 000 combattants volontaires des Brigades internationales ont des opinions politiques variées mais leur point commun est leur refus de la vic- toire des franquistes. Ces combattants étrangers peuvent être socialistes, communistes, républicains modérés, anarchistes, membres ou non de partis politiques. Cette intervention des Brigades internationales ne doit pas faire oublier que les combattants étrangers ont été plus nombreux et plus efficaces du côté franquiste que du côté du Frente Popular.

Arguments

Informations tirées des documents

L’insurrection franquiste soutenue par les fascistes et les nazis

• Insurrection des 17-18 juillet 1936
• Italie : 75 000 hommes, 700 avions, 170 blindés, 1 000 canons et munitions • Allemagne : 6 000 hommes,
800 avions, 120 blindés, 600 canons
et munitions
• Proximité idéologique entre dictatures
• Offensives importantes : Baléares, Pays basque, Andalousie, Madrid
• Préparation, entraînement, test de l’armement et des tactiques en vue
de la future guerre mondiale

Les républicains et leurs soutiens

• URSS, par proximité idéologique avec les communistes espagnols : 2 000 hommes, 670 avions,
500 blindés, 1 500 canons et armements

• Brigades internationales : communistes, socialistes, républicains modérés, sans parti... mais opposés aux franquistes, fascistes et nazis. Près de 40 000 volontaires à l’armement insuffisant
• Rôle important pour défendre Madrid ou Barcelone.

La violence
de la guerre
et la victoire franquiste finale

• Exactions des deux côtés : bombardements civils et mises à mort arbitraires
• Avril 1937 : Guernica bombardée par l’aviation allemande et italienne
• Fin 1937 : la moitié de l’Espagne est aux mains des franquistes
• 1939 : derniers bastions républicains en Nouvelle-Castille et Catalogne
• 1
er avril 1939 : victoire finale de Franco • Plus de 600 000 morts soldats et civils en tout

pp. 54-55

5. Le conflit est très violent : plus de 600 000 soldats et civils sont tués jusqu’à la victoire finale des franquistes le 1er avril 1939. Des exactions sont commises des deux côtés : aux annonces d’atrocités commises par les adver- saires répondent des vengeances réalisées par l’autre camp. Dans les territoires aux mains des républicains, les premières victimes sont des prêtres, des proprié- taires, des patrons, des militants de droite et d’extrême droite (exactions autour de Madrid dès l’été 1936...). Les franquistes favorisent l’extermination des syndicalistes, francs-maçons, élus et militants de gauche (massacre à la mitrailleuse dans les arènes de Badajoz du 15 au 17 août 1936...). On estime que l’épuration commise par les républicains a fait près de 50 000 victimes, celle des franquistes entre 130 000 et 150 000 victimes.

Synthèse

La guerre d’Espagne est autant une guerre civile entre Espagnols qu’une guerre européenne.

À la suite du coup d’État commis par Franco et une par- tie de l’armée le 17 juillet 1936 contre le gouvernement républicain du Frente Popular, les fascistes italiens et les nazis allemands interviennent dès le 25 juillet aux côtés de Franco. Italiens et Allemands sont proches idéolo- giquement des rebelles et souhaitent mettre en place un allié dans le bassin occidental de la Méditerranée, afin de réduire l’influence franco-britannique en mer Méditerranée. Fascistes et nazis fournissent des armes (avions, chars, blindés, canons, munitions), des hommes (75 000 Italiens, 6 000 Allemands), lancent des offensives (Baléares en 1937...), commettent des bombardements et exactions (Guernica le 26 avril 1937 : plus de 2 000 morts). L’aide militaire italo-allemande est décisive pour Franco et ses troupes qui parviennent à déborder les troupes gouvernementales espagnoles.

L’aide étrangère aux républicains est moindre. L’URSS organise dès le 1er octobre 1936 l’arrivée des Brigades internationales et la livraison de matériel et de cadres soviétiques du 7 octobre 1936 au printemps 1938. Les 35 000 à 40 000 combattants volontaires des Brigades internationales ont des opinions politiques variées mais leur point commun est leur refus de la victoire des franquistes. Ces combattants étrangers peuvent être socialistes, communistes, républicains modérés, anarchistes, membres ou non de partis politiques. La France et le Royaume-Uni gardent leur neutralité par paci- fisme : ils refusent de déclencher une guerre mondiale et respectent le pacte de non-intervention du 8 août 1936. En France, le socialiste et président du Conseil Léon Blum est d’abord favorable à une aide apportée à la république espagnole mais il doit céder face à l’opposi- tion parlementaire de la droite, de l’extrême droite et du parti radical. De son côté, le gouvernement britannique est profondément hostile au Frente popular et particu- lièrement au communisme.

Le conflit est très violent : plus de 600 000 soldats et civils sont tués jusqu’à la victoire finale des franquistes le 1er avril 1939. Les exactions sont commises des deux

côtés : aux annonces d’atrocités commises par les adver- saires répondent des vengeances réalisées par l’autre camp. Dans les territoires aux mains des républicains, les premières victimes sont des prêtres, des propriétaires, des patrons, des militants de droite et d’extrême droite (exactions autour de Madrid...). Les franquistes favorisent l’extermination des syndicalistes, francs-maçons, élus et militants de gauche (massacre à la mitrailleuse dans les arènes de Badajoz du 15 au 17 août 1936...). On estime que l’épuration commise par les républicains a fait près de 50 000 victimes, celle des franquistes entre 130 000 et 150 000 victimes.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
François 1 & Wilmington Charter : A New Look
Publicité
Archives
Publicité